Mon recueil de nouvelles

Les liens du mariages


Écoutez une nouvelle ci-dessous

Paru aux éditions les 2 Encres, le 20 novembre 2012.

 

Une séries de nouvelles mordantes sur la vie de couple

 

La vie de couple : un homme et une femme. D’un récit à l’autre dans ces vingt courtes nouvelles, les situations sont différentes, les âges aussi. Mais le propos reste le même : comment vit-on à deux, qu’on ait vingt ans, quarante ou quatre-vingts ans ?

Tout devrait aller pour le mieux si chacun des personnages continuait à se soucier de l’autre, à le respecter. On pourrait alors aboutir au meilleur. Cependant, par inattention, égoïsme, jalousie ou surprotection, le pire est souvent à craindre : dispute, séparation, et pourquoi pas mort violente ?

 

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Extrait de la nouvelle Dix ans d’amour

 

 

Alba rédigeait ses invitations. Pour la dixième fois, elle recopiait la formule : « En souvenir du premier jour, venez nous entourer et célébrer avec nous dix ans d’amour… ». Elle aurait mieux fait de taper le texte et de tout imprimer d’un coup. Elle aurait arrêté d’y réfléchir. A la longue, les termes choisis l’agaçaient. Elle avait passé toute une soirée avec François pour choisir les mots les plus adaptés : expressifs mais pas cuculs, quelque chose qui leur ressemble, qui ne soit pas la formule passe-partout. Ils avaient fini par tomber d’accord sur ça.

Mouais, pas transcendant. A la réflexion, ça ne collait pas du tout, mais pas du tout, du tout. « Le premier jour », pour elle, ce n’était pas le jour du mariage ; c’était le jour où François l’avait relevée et avait ramassé toutes ses courses tombées dans l’eau du caniveau, à la fin de cette journée épouvantable. Pour lui, c’était bien avant, quand il l’avait vue à son guichet de la Poste.

« Venez nous entourer » ça faisait décès. Pourtant, ils ne célébraient pas la mort de leur amour ! Ou alors, elle n’était pas au courant.

« Célébrer » ça faisait messe, alors que justement, ils n’étaient pas cléricaux, surtout François !

Alba posa le stylo, mécontente. Elle n’allait pourtant pas lancer une nouvelle discussion sur le choix des mots. François lui reprochait assez de couper les cheveux en quatre, d’être tatillon, chiante en un mot ! Elle entendait déjà sa réponse si elle émettait un doute sur les invitations : « Ecoute, tu as voulu fêter ça, je ne suis pas contre ; mais c’est ton désir, alors tu te débrouilles ! Je t’ai déjà aidé à choisir les mots. Ils ne te plaisent pas, tant pis ; il ne fallait pas me demander mon avis. »

Ils risquaient d’entamer une dispute ou, tout au moins, une discussion désagréable. Maintenant qu’Alba s’était attelée à la tâche, elle devait continuer.